L’Approche des Fonds d’Investissement Français Basée sur l’EBITDA : Forces et Limites
En France, de nombreux fonds d’investissement utilisent l’EBITDA comme principal indicateur de performance pour piloter leurs participations. Cette pratique repose sur l’apparente simplicité et universalité de cet indicateur, mais elle soulève des questions quant à son efficacité et ses limites pour garantir une gestion durable et stratégique des entreprises.
Pourquoi l’EBITDA séduit-il ?
L’EBITDA, ou bénéfices avant intérêts, taxes, dépréciations et amortissements, est largement utilisé dans les cercles financiers pour sa capacité à fournir une vision standardisée de la performance opérationnelle. Il permet de comparer des entreprises de tailles, de secteurs ou de structures financières différentes en éliminant des variables exogènes comme les choix de financement ou les contraintes fiscales.
Cet indicateur est également prisé pour sa simplicité dans les valorisations. En effet, les multiples d’EBITDA (par exemple, 8x ou 10x l’EBITDA) sont couramment utilisés pour estimer la valeur d’une entreprise. Cette méthode offre un cadre pratique et consensuel pour les négociations lors d’acquisitions ou de cessions.
Les limites d’une approche focalisée sur l’EBITDA
Cependant, se limiter à l’EBITDA pour piloter des participations présente plusieurs risques majeurs :
Une analyse plus globale pour un pilotage éclairé
Pour pallier ces limites, les fonds d’investissement doivent compléter leur analyse par d’autres indicateurs financiers et stratégiques. Le free cash-flow (flux de trésorerie disponible) offre une perspective plus complète sur la capacité de l’entreprise à générer de la liquidité après avoir couvert ses dépenses d’exploitation et d’investissement. De même, des indicateurs comme le retour sur investissement (ROI) ou la rentabilité économique (ROCE) permettent de mieux évaluer l’efficacité opérationnelle et stratégique.
En outre, l’intégration d’éléments non financiers, tels que les performances ESG (environnement, social, gouvernance), devient incontournable dans un contexte où la durabilité et la responsabilité sociale sont des priorités croissantes.
Conclusion
L’approche des fonds d’investissement basée sur l’EBITDA est utile pour standardiser les analyses et faciliter les comparaisons. Cependant, elle doit être utilisée comme un outil parmi d’autres, dans une approche holistique. Les investisseurs qui négligent les aspects stratégiques et durables risquent de fragiliser leurs participations et de manquer des opportunités à long terme. Une évaluation critique et multidimensionnelle est essentielle pour garantir une gestion éclairée et responsable.